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Le reggae : un engagement alternatif ?
Ti Rat, leader du groupe Rouge Reggae basé à Sainte-Anne, se définit comme un « combattant insulaire » et son choix de jouer du reggae est significatif d'un positionnement plus politique qu'identitaire. « I don't want no peace. I need equal rights and justice » chantait Peter Tosh, le mentor de Bob Marley au seuil des Wailers. Ce slogan n'est pas sans rapport avec le message littéraire et musical du reggae de Ti Rat. Désirant connecter ses revendications à un tissu qui, en intégrant l'Afrique, dépasse largement La Réunion, il questionne la pertinence de l'utilisation du créole dans la chanson réunionnaise (...) Pour lui, écrire en anglais, en français ou en créole, n'est pas un choix mais renvoie plutôt à un impératif politique. Pour autant, la recherche des racines n'est pas étrangère aux choix musicaux de Ti Rat qui situe également son propos sur le plan culturel «. Nous aussi on se bat pour nos racines, on est engagé dans le courant ethnique pan africain..» (...) Mysticisme et pragmatisme s'entrelacent dans une parole complexe où l'insularité, comme lieu et sujet de revendication, est constamment questionnée. C'est là que se situe le « combat insulaire » de Ti Rat : lutter à la fois pour l'ile mais contre son enfermement et son égotisme. « Je ne peux pas m'engager au pied du Piton des Neiges, ou alors il faudra connecter le Piton au Kilimanjaro et à l'Everest.
Guillaume Samson
Spécial La chanson engagée à la Réunion - Les cahiers réunionnais du développement
3 juillet 2006
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